mercredi 8 janvier 2014

Dans la peau de l'autre


La grande majorité des publicités de sensibilisation aux conséquences de la vitesse ou de l'alcool au volant, se servent de la même stratégie de création: la culpabilisation et la projection de sa propre mort ou de celle d'un proche, sans compter les conséquences légales, voire même l'emprisonnement. On se concentre sur le nombril de la cible, donc sur ce qu'il peut s'éviter à soi-même en empruntant un comportement responsable. L'utilisation de ce levier, comme celui d'un bénéfice personnel indirect lié à la bonne conduite, a ses limites. Il sera parfois efficace chez les jeunes conducteurs, mais au-delà d'une certaine violence et du traumatisme engendré par le visionnement de la publicité, rien ne sera retenu, car nous tomberons dans la zone de la dissonance cognitive, celle où la publicité sera évacuée de la mémoire car trop intense, donc totalement inefficace. 

Dans cette publicité néo-zélandaise, qui vise visiblement un segment plus âgé et mature que celui des jeunes, la stratégie utilisée varie sensiblement de celle qu'on nous sert à outrance ici. La distorsion temporelle, le dialogue, l'utilisation à la fois judicieuse et terriblement efficace de la relation parent-enfant et de l'impuissance du père, nous poussent dans une zone où la réflexion se porte plus sur l'autre que sur notre propre nombril. Dans mon cas, et je crois représenter la cible visée, c'est diablement efficace. Car à bien y penser, une publicité qui nous place dans la peau de l'autre, c'est aussi une publicité qui nous confronte à nos propres démons, au plus grand bénéfice d'une prise de conscience réelle, tangible. La fin est absolument déchirante et coupe le souffle, sans briser la mémorisation. Sans lever le pied sur l'objectif final. Brillant.

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