vendredi 30 avril 2010

L’autisme publicitaire


Je tenais à publier un petit billet sur ce thème qui m’est récemment venu à l’esprit. Mais avant de commencer, je veux préciser que je respecte plus que tout au monde et que je ressens une empathie immense pour tous les enfants et tous les parents confrontés à ce trouble envahissant du développement qu’est l’autisme. Vraiment. Chose dite, maintenant, allons-y.

J’entends par autisme publicitaire, cette incapacité à entrer en relation avec le consommateur, à établir un contact sincère, sain, positif avec lui. C’est cet entêtement à décliner ad vitam aeternam des messages qui ne font rien d’autre que d’agresser et d’irriter le consommateur. Et de ne pas en être conscient ou, du moins, de ne jamais prendre de moyens pour améliorer la situation. L’autisme publicitaire, ce sont ces plateformes de la marque qui s’expriment sous la forme de monologues inintéressants et criards qui nous forcent à zapper ou à baisser le volume du téléviseur. Ce sont concrètement toutes ces publicités de VitroPlus qui ont fait l’objet ici d’un billet récemment, celles aussi des grandes chaînes de meubles que je n’ai même pas besoin de nommer et qui nous pourrissent l’existence depuis toujours. Ce sont des messages de vendeurs de matelas à la radio déclamés avec un accent immonde, des pleines pages de grands détaillants de véhicules d’occasion dans les quotidiens, chargées comme une pizza toute garnie avec des anchois... Ce sont, finalement, ces publicités trop souvent intrusives et enrageantes qu’on retrouve en page d’accueil des grands portails d’information et qui nous donnent l’envie de lancer notre ordinateur par la fenêtre.

L’autisme publicitaire nuit à l’ensemble du monde de la publicité, car il entraîne un écœurement de la population qui a d’autres chats à fouetter que de discerner la bonne publicité de la mauvaise et qui nous place tous, nous les publicitaires, dans le même panier. Ce désordre entraîne un effet d’enchaînement, car nombres d’annonceurs ne peuvent concevoir de faire les choses différemment de la concurrence, de peur d’échouer. Cette pathologie infecte, comme je le mentionnais plus tôt, des secteurs complets de notre économie. Comment combattre ce fléau? En protestant. En communiquant clairement aux annonceurs que leurs publicités sont mauvaises et agressantes. En arrêtant d’acheter chez eux. Car, après tout, à défaut d’avoir la capacité de prôner naturellement le gros bon sens, soit une créativité responsable et respectueuse du public, ces annonceurs, croyez-moi, sont très sensibles aux résultats de leurs ventes. Très très sensibles aux sous qu’ils perdent…

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