mercredi 23 mars 2011

Faire ce qui est bien



Ça fait plusieurs années que j'évolue sur des comptes reliés au monde de l'assurance. Je sais à quel point ce secteur est concurrentiel. J'ai été très critique envers The Co-Operators lors de mon dernier billet, à raison, car se différencier de cette façon est suicidaire. Mais le plus grand défi ne réside pas vraiment dans le fait de se démarquer de la concurrence, mais plutôt à réellement connecter avec le consommateur. Car l'assurance, contrairement à la plupart des produits ou services, est un mal nécessaire. Personne ne se lève le matin avec l'intention d'utiliser sa police d'assurance auto ou habitation. Le produit n'est utilisé que lorsque ça va mal. Et le service ne peut que tenter de vous sécuriser et de minimiser les effets négatifs de la collision, du vol ou du sinistre auquel vous êtes confronté. À chaque fois que nous ouvrons la télévision, nous voyons des dizaines de publicités d'assureurs. Certaines, comme celle de la SSQ récemment, se donnent une attitude. Mais peu nous interpellent vraiment. J'en ai par contre trouvé une qui me semble exceptionnelle. Subtilement exceptionnelle. J'aurais aimé la faire.


J'ai souvent dit que l'humain se projetait psychologiquement plus facilement dans une situation dans laquelle il perçoit une portion de sa réalité actuelle ou souhaitée. Qui plus est, personne n'aspire à être malhonnête ou volontairement déplaisant. Nous croyons tous, à tort ou à raison, être des personnes biens qui font globalement de leur mieux dans la vie. Mais une réalité persiste en occident, et au Québec dans une certaine mesure je crois: le manque de civisme et d'entraide fait rage. Notre époque représente l'apologie du chacun pour soi, de la fin qui justifie les moyens, l'apologie du nombril, de la droite avouée ou implicite, de l'anti-syndicalisme primaire. Mais une chose est étrange: cet état de fait n'est avoué par personne. Connaissez-vous un seul individu qui oserait vous dire candidement qu'il n'est concernée que par sa petite personne? Moi non plus. Alors quand je vois une publicité qui montre à quel point les petits gestes altruistes font la différence, tout en y associant de manière pas trop racoleuse la marque en question, Liberty Mutual, je suis assez épaté. Et là, je ne vous parle pas du courage d'utiliser Ben Harper, avec sa voix si particulière, dans un contexte national. Ni de la tonalité à la fois classique, calme et englobante. Une véritable chaîne de bons gestes où le témoin d'une bonne action se fait l'acteur de la prochaine situation. L'aviez-vous remarquée?


En fait, cette publicité, qui pourrait sembler anodine, ne l'est pas du tout. C'est un superbe exercice qui, je crois, fonctionnera. Car nous voulons tous faire la bonne chose. Et être associé, voire «positionné» socialement comme tel. Ceci même si notre réalité ne rejoint que trop rarement cette fiction.

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