mercredi 1 septembre 2010

Recherchée: une publicité radio qui provoque la dépression

Une publicité radio me hante depuis plusieurs mois déjà. Au point où je ne peux m’empêcher de la parodier en temps réel dans la voiture à chaque fois que je l’entends, au grand découragement de ma Douce et de mon Tout-petit. Ça fait donc plusieurs mois que je ressens le désir de vous en parler, mais il y a un hic, je n’arrive pas à la trouver et je n’ai pas le temps d’attendre qu’elle joue pour l’enregistrer. Plusieurs partenaires et collègues, avec qui j’en ai discuté, partagent mon avis mais n’ont pas plus réussi que moi à mettre le grappin sur le fichier de cette merveille. Je parle de la publicité de Saint-Eustache Nissan diffusée, entre autres, à très grande fréquence la fin de semaine, sur les ondes de Rythme FM, et ce en différents formats.

On le sait, Nissan possède une plateforme publicitaire très efficace et appréciée du grand public, les aventures du Gros Bon Sens
faisant partie intégrante de notre univers télévisuel depuis quelques années déjà. Mais au-delà de cette plateforme qui a pour but de mousser les véhicules Nissan, les différents concessionnaires peuvent y aller de leurs propres initiatives publicitaires, la plupart du temps locales et limitées à un certain territoire, leur objectif étant de faire valoir leurs avantages intrinsèques, que ce soit la proximité, la qualité du service ou des promos particulières. Ces publicités sont généralement assez ennuyeuses, mais là, vraiment, avec cette publicité de Saint-Eustache Nissan, on repousse les frontières de l’ennui: elle est déprimante au point où ça devient presque fascinant de comprendre comment des gens sains d’esprit peuvent en arriver à réaliser et à diffuser pareil éteignoir.

Sa tonalité, pour rester respectueux, est encore plus morne que si l’on avait confié la réalisation et l’interprétation de la ritournelle à une plante verte. La voix, complètement désincarnée et blasée, déclame en chanson des insipidités sur un registre monotone, au point où l’on se demande si c’est une blague, mais ce n’en est pas une! Voici un résumé des paroles, de mémoire (pardonnez-moi les petits écarts) : «Saint-Eustache Nissan, sur le bord de la 640, près de la 13, près de la 15, partout près de chez vous, han han, St-Eustache Nissan, point com.». Mais là où le bât blesse, c’est la fréquence média investie par l’annonceur, dans un contexte où il y a débordement, voire perte pour la majorité de cet investissement qui rejoint principalement des gens qui n’iront jamais acheter leur véhicule à Saint-Eustache, car trop loin de leur domicile. On vous dira que le taux d’attribution et la notoriété de la marque sont en hausse, mais est-ce vraiment garant de résultats tangibles? C’est certain que tous ceux qui y sont exposés l’ont entendue et s’en souviennent car elle joue aux 5 minutes et elle est plate! Et même si vous étiez de la minorité qui ne demeure pas trop loin de Saint-Eustache, iriez-vous réellement visiter un commerce qui vous endort avec sa pub?


Je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir vous la faire entendre, alors j’en profite pour lancer un concours pour me racheter. La première personne qui enregistrera la publicité ou qui trouvera un fichier son de qualité assez suffisante pour que je le rende disponible ici (et évidemment qui me le fera parvenir par courriel à facteurpub@gmail.com), gagnera une bouteille de vin choisie par moi, en fonction de ses goûts, et ce d’une valeur de 25$ (vous devez être majeur, résider au Québec et être sain d'esprit). Là, on prend les grands moyens et on ne lésine pas sur le budget. La phase deux du concours, si la phase un est concluante, pourrait résider dans une compétition de pastiches. Entre temps, si vous écoutez Rythme FM par inadvertance la fin de semaine, essayez de ne pas vous acheter une carabine, tenez-vous loin des flacons de médicaments et ne cédez pas à la tentation de vous accrocher une corde à la poutre du plafond dans le sous-sol. Faites comme moi et amusez-vous à faire un pastiche humoristique. Car cette pub mériterait, selon moi, le prix de la pire ritournelle de l’histoire de la publicité québécoise, rien de moins!

ps: Je sais que la dépression est une maladie et qu'il faut tenter d'évacuer les préjugés qui y sont reliés, svp me prendre au 2e degré...

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