lundi 14 janvier 2013

Jodie et la vie



« Si vous aviez été une personnalité publique depuis votre tendre enfance, si vous vous étiez battus depuis toujours pour une vie bien sentie, vraie, juste et normale, contre toutes attentes, alors probablement que vous accorderiez vous aussi une importance primordiale à la vie privée. À la vie privée. » - Jodie Foster, récipiendaire du prix Cecil B. DeMille, lors de la cérémonie des Golden Globes 2013

À une époque où des dizaines de milliers de personnes peuvent, en France ou ailleurs, au nom de la liberté d'expression ou du respect de leurs convictions irrationnelles, cracher haineusement leur fiel sur les homosexuels et la réalité de leurs mariages; à une époque où tout un chacun étale sa vie sur les médias sociaux pour trouver une parcelle de la validation et de l'attention qu'il n'a jamais reçu dans son coeur au bon moment quand il était petit; à cette époque où le divertissement prime sur la connaissance, où le cynisme déloge la capacité de raisonner; à cette époque où les gens n'ont jamais autant travaillé mais n'ont jamais été aussi intellectuellement paresseux, où la dignité s'estompe au profit de la visibilité; à notre époque déréglée, Jodie Foster est une anomalie nécessaire, une réconciliation. 

Sa marque personnelle est fondée sur une aura qui dépasse les paramètres superficiels de la beauté plastique. Elle est la fille d'une mère malade, elle est aussi lesbienne, mère elle-même, célibataire, réalisatrice et ex-actrice, mais elle n'est confinée à aucun de ses statuts. Elle incarne plutôt, simplement et sainement, un être humain qui place ses valeurs au-dessus des mirages de notre temps. Des valeurs qui lui apportent toute sa valeur.

Combien de fois vous êtes-vous tus pour ne pas avoir à payer le prix de vos convictions? Être vrai coûte infiniment plus cher que surfer sur les modes ou emprunter la voie la plus rapide. Mais en bout de ligne, en toute conscience, avons-nous réellement le choix?

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