vendredi 24 septembre 2010

Les enfants, c’est «cute», mais ça fait racoleur...

J’adore errer dans la ville à l’automne. Je revenais d’un lunch au centre-ville, lentement, à pieds, n’ayant aucunement à l’esprit de reparler de son cas. Rendu au coin Saint-Pierre et Notre-Dame, je tombe sur ce panneau. Oui, encore Qualinet. Vous trouverez peut-être que je m’acharne, mais je vous le jure, ce n’était pas mon intention. Simplement, cet annonceur démontre en temps réel tout ce qu’il ne faut pas faire. Et là, un panneau de 20 pieds de largeur, à quelques mètres du trottoir, me le rappelait de façon éloquente.

Ayant déjà fait le tour de la question de son numéro de téléphone et de l’importance des symboles dans la perception inconsciente lors de ce précédent billet, voilà que cette nouvelle version de la publicité, destinée à l’affichage extérieur, montre en évidence une photo d’un jeune garçon déguisé en pompier. C’est cute un enfant. Déguisé en pompier, c’est encore plus cute et drôle. Je sais bien que les pompiers peuvent intervenir à la suite d’un sinistre, mais quel est le rapport de la photo avec le service d’urgence après sinistre offert par Qualinet? En quoi est-ce que ça communique un bénéfice? Voyez-vous, je trouve ça réellement insignifiant de diffuser la photo d’un enfant à des fins purement commerciales. Un leurre. Un écran de fumée qui camouffle l’absence de créativité et l’insignifiance d’une marque. Vous me trouverez idéaliste, mais je crois que l’utilisation des enfants est un raccourci facile qu’on doit éviter à tout prix, sauf si ça s’inscrit dans une idée géniale et pertinente, ce qui me semble aussi rare qu’un collecteur de fonds qui dit la vérité. Dans ce cas-ci, la présence de l’enfant n’a aucun lien avec le concept (si concept il y a). J’imagine très bien une situation où le dirigeant d’une entreprise comme Qualinet se dit qu’une photo de son fils ou de son petit-fils, ce serait tellement le fun pour sa publicité. Et l’agence ou le studio de design ou les gens à l’interne, d’acquiescer à la demande du monsieur sans rechigner. Et le photographe de prendre la photo sans trop comprendre pourquoi. Et le graphiste de monter le panneau en ne le trouvant ni très bon ni esthétique. Et les gens de CBS de l’installer sans trop de conviction, machinalement. Jusqu’à moi, l’énergumène qui passe par là et qui décide d’écrire un billet sur le sujet, et vous qui me lisez... Une chaîne inexorable de gens blasés par cette publicité, par cette idée. Vous direz que je spécule, ce qui est tout à fait juste, mais la réalité ne peut pas être très loin de ma lecture de la situation. Que c’est dur d’être honnête et de dire non, surtout quand ça vient du patron. Et que c’est dur pour certains patrons de laisser la pub à des gens compétents.

Polaris, c’est plus qu’une marque de motoneiges. Bravo Karkwa!
Je ne redirai pas ce que vous avez eu la chance de lire, dont ce billet de l’encyclopédique Alain Brunet, concernant l’attribution du prestigieux Prix de musique Polaris à Karkwa pour le magnifique Les chemins de verre, une première pour un groupe francophone. Mais je tenais à souligner la ferveur et l’esprit de corps d’un album réellement puissant, porteur, vibrant, bref, bravo à un groupe qui va visiblement dans le bon sens.


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