dimanche 30 octobre 2011

La loyauté



La loyauté n'est pas une valeur à la mode. Elle est à tort associée à la peur, à la faiblesse, à l'immobilisme. Les couples se déchirent aussi vite qu'un mouchoir jetable. Les employeurs jettent leurs employés au gré des volumes d'affaires obtenus, sans égard pour les services rendus. Les employés jouent à la chaise musicale en se donnant trop souvent l'impression d'améliorer leur sort, à tort. L'individualisme est traduit par un grand symptôme: l'impulsivité. On veux tout, tout de suite, maintenant, au risque de tourner en rond et de ne jamais rien bâtir de tangible.

Dans mon domaine, la publicité, certaines entreprises de «pseudo-placement» exploitent cette situation, c'est leur droit le plus strict, en approchant des employés fiables et compétents pour les débaucher, et en offrant aux entreprises, tant qu'elle paient, du capital humain, peu importent leurs valeurs. Pourquoi? Pour se faire un profit sur le dos de l'impatience des uns et des besoins urgents des autres, sans égards aux conséquences. Je ne parle pas ici de chasseurs de têtes professionnels, mais d'opportunistes. Et surtout, ils opèrent sans vergogne en téléphonant à certains employés
directement à leur lieu de travail, sous le nez de l'employeur. En organisant aussi des événements bidons de «réseautage», quand ce n'est pas du vulgaire et puéril «speed dating» d'embauche. On m'a déjà contacté, c'est pourquoi je connais la mécanique. C'est du cynisme à la puissance 10. De la grosse connerie qui se donne des airs de service utile en brassant de l'air inutilement. N'empêche, ils répondent à un besoin: si les gens n'embarquaient pas dans le train de l'impatience de ces grabataires cupides, le train déraillerait. Or, ce n'est visiblement pas le cas. Le train file à vive allure. Faut se comprendre, je ne suis pas dupe, la loyauté est un sentiment basé sur la réciprocité. Comme le disent nos voisins: It takes two to tango. C'est la responsabilité de chacun de communiquer ses aspirations et ses besoins pour bâtir une relation durable.

Les marques redoublent d'ardeur depuis longtemps pour fidéliser leurs clients et reconnaître la loyauté, mais la stratégie demeure souvent la même: un bon petit conditionnement pavlovien transmis sous la forme de points, de primes, d'exclusivités. Mais y-a-t-il réellement d'autres options? Non, pas vraiment. Mais parfois, certaines marques réussissent à faire un peu autrement, à sortir du lot, à disperser un peu plus qu'un écran de fumée masquant une volonté de préserver ses «chiffres» de ventes. C'est le cas de Honda avec son «Million Mile Joe», montré en introduction. Un film qui me réconforte pour plusieurs raisons. N'en demeure pas moins que la réalité rattrape rapidement la fiction: Joe n'est qu'une exception.

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