dimanche 20 mars 2011

Diagnostique: constipation de la marque

Coopérer signifie en français de travailler conjointement ou en collaboration avec quelqu'un. C'est assez positif. En québécois, par contre, il y a une nuance importante: ça veut dire qu'on répond à une demande, qu'on fait notre part sans plus, bref, on coopère quand on a pas vraiment le choix. On va coopérer avec la police si on nous pose des questions. Un parti politique ou un gouvernement coopérera aux revendications d'un groupe, d'une région, d'une organisation. Coopérer, au Québec, n'est pas un terme qui se veut «proactif». Ça veut dire plus souvent qu'autrement de faire le strict minimum. Nous sommes assez loin du terme «coopérant» qui est implicitement associé à des missions humanitaires, ou à coopérative d'habitation qui relève essentiellement de projet immobilier de nature sociale. Tout ça me semble clair, limpide même.


Alors quand une «coopérative» d'assurance canadienne située à Guelph arrive en ondes à la radio avec des messages qui me disent naïvement, en gros, qu'en tant que Québécois il est évident que je recherche pour mes assurances une entreprise qui s'appelle «the co-operators», je reste dubitatif. Quand j'entends une signature qui dit «Ici pour coopérer» (une autre signature persiste sur leur site Web: «Une place de choix»), je me sens un peu mal pour cette dernière. Est-ce de l'humour décalé? Pire encore, est-ce que ce sont des gens qui ne comprennent rien et qui transposent mécaniquement un message anglais sans tenir compte de notre réalité? Ce dernier scénario me semblant plus réaliste, comment alors une agence de publicité québécoise peut-elle réellement croire qu'en avançant de telles inepties elle va contribuer à bâtir la notoriété de cette marque sur des fondations qui favoriseront une «connexion émotionnelle» basée sur des valeurs adaptées à notre contexte culturel? Faut croire que certains publicitaires ne savent pas dire non au client ou vivent dans une bulle de verre. Dans les deux cas, comme on le dit sur twitter, c'est un «méga-fail»! Une marque avec laquelle je n'ai pas envie de coopérer. Pantoute.


À défaut d'avoir trouvé la publicité radio en question, je vous montre un message palpitant de la présidente de l'entreprise qui donne une bonne idée du niveau de constipation de cette organisation. Le doublage est réellement vibrant d'émotion. Pour en savoir plus sur la campagne, cliquer ici.




Pour le mieux...

Une semaine après son lancement, la campagne de l'Ordre des pharmaciens du Québec visant à proposer des pistes de solutions pour désengorger le système de santé québécois se veut un réel succès. Chez Défi marketing, l'agence où j'évolue, nous sommes très fiers d'y avoir contribué. Plus de 1000 personnes qui témoignent leur appui en quelques jours, c'est tout sauf rien dans le contexte actuel. La preuve que lorsqu'un thème interpelle la population, mieux vaut tout simplement lui donner un moyen de s'exprimer et laisser les journalistes faire leur travail. C'est exactement la mission du microsite pourlemieux.ca.

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