
Tout ça me ramène au rôle de l’affichage publicitaire en pleine ville. Quand on parle de mégapoles, dont New York et Tokyo, on peut pratiquement affirmer que l’affichage fait partie intégrante de leur identité. Mais dans ces cas, pourrions-nous parler de déchets visuels? Et qu’en serait-il si Times Square ou Shibuya devenaient soudainement vierges de tout panneau d’affichage? Est-ce que le film Lost in Translation aurait eu le même charme sans cet encombrement médiatique? Enfin, l’affichage publicitaire serait-il un révélateur culturel plus important qu’on ne le croirait à première vue? J’aimerais bien avoir votre opinion, car je crois, pour ma part, que ce nouveau règlement est une chose absolument souhaitable. Les effets bénéfiques sur l’esthétisme de secteurs qui comportent une très grande part de zonage résidentiel ne pourront qu’améliorer la qualité de vie des résidants. Et bon, les compagnies d’affichages, qui rejoignaient principalement sur le Plateau des conducteurs en transit qui ne demeurent pas dans ces secteurs, pourront toujours se rabattre sur leurs panneaux en bordures des autoroutes, des ponts ou de la rue Notre-Dame.
Est-ce que Montréal gagnerait à devenir d’ici 10 ans l'une des premières grandes villes dénuée d’affichage publicitaire? Est-ce que cette orientation s’inscrirait naturellement dans le positionnement de «capitale créative» que désire se donner la métropole? Pour moi c’est évident. De toute façon, la créativité de Montréal doit transpirer par autre chose que des panneaux trop souvent déprimants. Et ce positionnement doit se traduire par une différenciation marquée par rapport à ses concurrentes. Or, quelle belle opportunité de sortir du lot en éliminant les panneaux! Car Montréal est trop souvent prise à partie sur son apparence, quand dans les faits, et il faut souvent avoir voyagé un peu pour le réaliser, elle est plutôt jolie. Pourquoi ne pas la mettre encore plus en valeur?