vendredi 10 septembre 2010

Le striptease

L’arrondissement du Plateau-Mont-Royal ne tourne définitivement pas en rond. Ses élus ont décidé cette semaine de bannir l’affichage publicitaire extérieur, ce qui, d’ici un an, si le dossier ne se judiciarise pas, fera de ce secteur le premier de Montréal dénudé de ce que plusieurs appellent la «pollution visuelle». C’est certain qu’avec les maigres 40000$ qu’ils versent à l’administration municipale annuellement, pour les 45 emplacements en question, les entreprises d’affichage n’ont pas beaucoup d’arguments en leur faveur, si ce n’est la revendication de droits acquis. Il faut aussi savoir que ces emplacements, pour la plupart situés en périphérie de l’arrondissement, notamment sur la rue Iberville, de même que sur les avenues Papineau et Parc, sont loués individuellement à des annonceurs jusqu’à plusieurs milliers de dollars par semaine. Il y avait donc une limite à s’en mettre plein les poches au détriment de l’apparence du Plateau. À tous ceux qui se disent en désaccord avec le règlement, j'aimerais savoir si vous accepteriez la présence d'un ou plusieurs panneaux à quelques mètres de votre habitation?

Tout ça me ramène au rôle de l’affichage publicitaire en pleine ville. Quand on parle de mégapoles, dont New York et Tokyo, on peut pratiquement affirmer que l’affichage fait partie intégrante de leur identité. Mais dans ces cas, pourrions-nous parler de déchets visuels? Et qu’en serait-il si Times Square ou Shibuya devenaient soudainement vierges de tout panneau d’affichage? Est-ce que le film Lost in Translation aurait eu le même charme sans cet encombrement médiatique? Enfin, l’affichage publicitaire serait-il un révélateur culturel plus important qu’on ne le croirait à première vue? J’aimerais bien avoir votre opinion, car je crois, pour ma part, que ce nouveau règlement est une chose absolument souhaitable. Les effets bénéfiques sur l’esthétisme de secteurs qui comportent une très grande part de zonage résidentiel ne pourront qu’améliorer la qualité de vie des résidants. Et bon, les compagnies d’affichages, qui rejoignaient principalement sur le Plateau des conducteurs en transit qui ne demeurent pas dans ces secteurs, pourront toujours se rabattre sur leurs panneaux en bordures des autoroutes, des ponts ou de la rue Notre-Dame.

Est-ce que Montréal gagnerait à devenir d’ici 10 ans l'une des premières grandes villes dénuée d’affichage publicitaire? Est-ce que cette orientation s’inscrirait naturellement dans le positionnement de «capitale créative» que désire se donner la métropole? Pour moi c’est évident. De toute façon, la créativité de Montréal doit transpirer par autre chose que des panneaux trop souvent déprimants. Et ce positionnement doit se traduire par une différenciation marquée par rapport à ses concurrentes. Or, quelle belle opportunité de sortir du lot en éliminant les panneaux! Car Montréal est trop souvent prise à partie sur son apparence, quand dans les faits, et il faut souvent avoir voyagé un peu pour le réaliser, elle est plutôt jolie. Pourquoi ne pas la mettre encore plus en valeur?

4 commentaires:

  1. Je suis assez mitigée par cette nouvelle réglementation. Mon opinion n'est pas clairement définie.

    D'une part, c'est vrai que pour les citadins voir une grosse affiche de Burger King c'est pas super.

    Mais en même temps ce n'est pas ça qui fait aussi partie de la ville?
    J'adore Montréal car c'est un mélange de plein de choses aussi disparates les unes que les autres.
    Et il faut le dire, les pubs sur panneau ne sont pas toutes laides.

    En même temps, le Plateau est un quartier résidentiel est c'est l'fun avoir des belles rues et avoir le plaisir d'y marcher.

    Mais n'y a t'il pas un peu d'abus des deux côtés? Bannir les panneaux, je trouve ça gros. Les panneaux sont sur Iberville et d'autres grosses rues et non pas dans les petites rues résidentielles.
    Et d'autre part, c'est clair qu'on ait bombardé d'enseignes affreuses.

    Un peu long désolée...

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  2. @Lili

    Je compends ton ambivalence. Mais il ne faut pas oublier que même les grandes artères sont massivement investie de résidants, les commerces occupant qu'une infime partie, à part peut-être sur Iberville où c'est plus industriel. De plus, je me demande bien quel préjudice sera causé, et à qui, en dehors des compagnies d'affichage évidemment...

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  3. J'ai toujours trouvé que les panneaux publicitaires étaient ce que le marketing avait sorti de plus laid.
    Un panneau est intransigeant, il résiste au vent, aux époques, il se fond dans le paysage pour nous détourner de la réalité du moment présent et nous plonger dans une réflexion d'achat.

    Ca n'est comme un spot télé ou radio où on s'expose à l'annonce. Le panneau impose son message. Voilà son problème.
    A Times Square, c'est différent. On choisit de s'exposer au panneau.

    Mais la plupart du temps, c'est laid parce que ça n'est pas sincère. Bonne nouvelle donc pour les platozoïdes !

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  4. Moi ce qui me dérange un peu, c'est que, a mojns que je me trompe, les affiche sont la depuis très longtemps. Alors pourquoi aujourd'hui il faudrait les enlevées ?
    Ils ont eu le ok pour les construirent. On a pas d'autre choix que de respecter l'engagement que la ville à pris. Le fait d'avoir des affiches ne cause aucun danger pour les gens.
    Au pire tant que les structures sont bonnes ils ont droit d'afficher.

    Je suis définitivement contre idée d'avoir une polution visuel exagérée. Les super grande affiches me font pas tripper en ville. Mais je trouve que ça ajoute de la saveur au visuel d'une ville quand cest bien fait.

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