vendredi 22 juillet 2011

Le courage

Avoir le courage de dire à un prospect les vraies raisons qui nous animent à vouloir travailler pour lui au lieu de prendre des détours pour s'assurer d'un volume d'affaire. Avoir le courage de parcourir la recherche disponible et évacuer ses préjugés avant de commencer à agir. Avoir le courage de dire à un créatif que son concept ne fonctionne pas, mais surtout de faire l'effort de bien lui expliquer pourquoi. Avoir le courage de se confronter soi-même et de se remettre en question avant qu'une autre personne, en occurrence le client, ne nous force à le faire. Avoir le courage de tuer des bonnes idées en sachant que d'autres bonnes idées les remplaceront, mais qu'elles seront mieux adaptées, plus stratégiques, encore meilleures, car nous ne sommes pas nos idées. Avoir le courage de faire des choix, de prioriser les intérêts supérieurs de l'agence au détriment de ses propres objectifs de carrières à court terme, en sachant que ce qui s'acquiert lentement sera d'autant plus solide. Avoir le courage de surmonter ses angoisses et de ne pas tomber dans la microgestion, de déléguer et de faire confiance sans tomber dans la complaisance. Avoir le courage de défendre des idées quand on a la certitude qu'elles méritent d'être défendues et qu'elles représentent réellement la meilleure solution pour le client, au prix de voir le client aller s'échouer ailleurs. Avoir le courage d'annoncer une défaite à une équipe qui vient de passer des dizaines d'heures en temps supplémentaire à bosser sur un pitch. Avoir le courage de laisser partir des gens qu'on aime pour s'assurer que tous les autres resteront. Avoir le courage d'admettre un échec à un client. Avoir le courage de dire non.

Le courage semble maintenant une valeur dépassée et relevant des chevaliers d'une autre époque. Je ne le vois pas ainsi. Pour moi, c'est tout simplement une force d'action et d'acceptation de la douleur, une sorte de grande volonté de dépassement et d'authenticité, dans un milieu qui frime souvent mais qui est loin d'être aussi superficiel que ce que les séries télés nous montrent. Être vrai, du moins tenter de le demeurer, est en soi une preuve de courage, car il est infiniment plus facile de procrastiner et de se laisser porter par la facilité, par les modes, par le piège subtil qui consiste à dire aux gens ce qu'ils veulent entendre. Être publicitaire en 2011, c'est probablement l'un des plus beaux métiers du monde. Un métier relativement complexe et en constante mutation, un métier de culture qui récompense les courageuses et les courageux. Le courage, c'est ce à quoi j'aspire, bien humblement. Et vous?

4 commentaires:

  1. Ok... on reprend ton premier paragraphe, on le retape un peu de façon plus "Confucius-style" et on commence la production imprimé d'un petit livret:

    "Guide d'honneur du samuraï-publicitaire"

    Go! :P

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  2. J'ai une question : comment discerner courage et acharnement, ou courage et folie ? Quand est-ce que c'est trop ou pas assez ?

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  3. @ Le Beau Parleur

    Il n'y a pas de recette parfaite. Il y a le Gros Bon Sens, mais surtout, la clé, c'est de bien s'entourer et de consulter. Ainsi, on évite le trop, on évite la folie, on reste dans une zone optimale. Mais faut savoir faire confiance à son équipe.

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  4. @Vous Deux. :P

    Ce qui différencie le courage, l'acharnement et la folie c'est aussi beaucoup l'issue finale...

    Edison était fou... Mais en bout de ligne, ce qu'il a inventé changea le monde. S'il n'avait jamais eu la bonne idée et le bon développement, il serait resté un vieux fou qui "gossait des patentes".

    Le résultat final est la principale variables qui finit par classer le tout dans le courage, l'acharnement ou la folie...

    J'dirais que ça prend simplement du courage pour être un fou qui s'acharne à faire ce qu'il croît être la bonne chose... :P

    C'est être vertueux et c'est admirable. C'est le premier pas vers le changement.

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