mardi 15 juin 2010

Twitter sa vie

Pour certains, c'est une religion. Pour d'autres, une mode. Pour moi, c'est un sacré bon véhicule communicationnel. Ce billet n'a pas comme objectif de vous lancer des statistiques pour vous convaincre de ses utilités. Je tiens juste à vous résumer brièvement ma perception de twitter, sans prétention particulière, à travers mes lunettes de publicitaire et de passionné. Car j'y suis depuis l'automne dernier, et à plusieurs égards, être actif sur cette plateforme a changé ma vie pour le mieux.

Dans «médias sociaux», il y a le terme «sociaux», qui est souvent minimisé au détriment de la technologie. La dynamique de twitter est basée sur l'interrelation des individus et sur leurs échanges. Mais avant tout, ce qui cimente ce média, selon moi, au-delà du contenu, est le principe d'affinité. Sans affinité, il n'y a pas de centre d'intérêt, donc pas de fréquence d'utilisation. Ce principe rassemble donc en grappes ou en segments informels et organiques des gens qui partagent des goûts ou des passions communes, et twitter joue un rôle d'amplificateur et d'accélérateur car il permet par la transmission virale de l'information, décuple les connaissances et propage l'innovation, les idées. La dimension «commerciale» est bien présente, mais demeurera toujours fragilisée par les attentes très élevées des usagers en terme de pertinence. C'est très facile de s'y casser les dents si nos objectifs sont purement mercantiles. L'authenticité peut difficilement être simulée. Il faut savoir donner sans rien attendre en retour dans l’immédiat.

Bien entendu, comme dans tout environnement où il y a des humains, il y a de la futilité, des commérages, des échanges personnels, de la drague, et c'est parfait ainsi, car nous avons tous besoins de mettre la «switch à off» parfois. Il y a aussi, dans une moindre mesure, des profiteurs, des arnaqueurs, des trolls et des bots, mais il y a surtout, selon moi, une concentration très marquée de gens altruistes et authentiques, possiblement pas mal plus que dans la vraie vie. Certains y jouent un rôle, peaufinent leur image, communiquent une vision rêvée d’eux-mêmes, un peu comme le décrivait finement Nadia Seraiocco dans son blogue récemment, mais la grande majorité des utilisateurs auxquels j’ai été exposé se sont révélés authentiques et intéressants.

J'ai surpassé un nombre très relatif de 2000 abonnés à mon compte
dimanche dernier. C'est à la fois tout et rien. Mais la fierté que je retire de ce nombre réside dans la très grande pertinence du lien qui m'unit à mes abonnés, qui parlent très majoritairement le français, qui vivent un peu partout sur la planète et qui partagent pour la plupart avec moi une passion pour la publicité, le branding, mais aussi des goûts pour les arts, la gastronomie, la musique, les sports, bref, qui me livrent des parcelles de leur vie et à qui je livre des parcelles de la mienne. Des personnes que je respecte et qui me le rendent très bien, aussi bien en virtuel que lors de rencontres bien réelles lors d'événements comme le Yulblog, le Yulbiz ou certains tweetups (des rencontres plus ou moins formelles entre usagers). C'est simple: nous avons vraiment des choses à nous dire.

Twitter m'a fait visiter la meilleure boutique de jeans qui soit à Montréal récemment. M'a fait découvrir des blogueurs à la fois pertinents et divertissants. M'a fait connaître en exclusivité certaines nouvelles, parfois tristes (le décès de Lhassa), parfois heureuses. M'a fait essayer des vins inédits et surtout échanger avec des journalistes, des étudiants, des publicitaires, des infirmières, des vedettes, des syndiqués, des patrons, des jeunes, des vieux, tous des gens fascinants. Mais, le plus important, c'est que twitter fasse globalement de moi un meilleur individu, car plus éclairé et plus en relation, au sens large. Twitter réussit là où échouent les médias traditionnels car il est fondé sur la nature profonde de l’individu relationnel, celle du rapport à échelle humaine, cette proximité, cette quasi-intimité, cette obligation à la concision et à la synthèse, génératrice de pertinence et de lumière en bouquets de 140 caractères.

8 commentaires:

  1. Ce que j'aime de Twitter, c'est qu'il devient ce qu'on choisi qu'il soit.

    Tu décris très bien tout ça. ;)

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  2. C'est merveilleux Twitter mais malheusement, ça prend trop souvent la forme d'un « chat » entre individus. Pire encore, ça remplace le statut Facebook inutile comme : « Je me suis levé ce matin avec une odeur de café. »

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  3. Bien dit, tout ça.
    Je dirais qu'il faut vraiment vivre Twitter pour comprendre ce que tu décris dans ce billet. Malheureusement, plusieurs s'arrêtent à des préjugés. Quelle opportunité manquée. Dommage pour eux!

    Twitter m'a permis de tisser des liens personnels et professionnels de grande qualité, de tester des idées d'entreprise, d'entrer en contact avec des gens qui semblaient inaccessibles, d'apprendre et d'étoffer mon bagage professionnel. Mon réseau n'a jamais été aussi riche. Et moi, je ne me suis jamais sentie autant « connectée » et tournée vers autres.

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  4. Ton billet me donne envie de réfléchir encore plus au phénomène. J'ai créé mon compte en mars 2007 et il en a coulé de l'eau sous les ponts de Twitter depuis... Il y a de tout oui, car les médias sociaux sont des cadres, des outils de contenus vide au départ, que nous remplissons et colorons selon nos intérêts...

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  5. Très intéressant. J'aime ça. Le seul point négatif pour moi : c'est un peu addictif. C'est aussi un super outil de procrastination qui m'offre, en prime, une superbe excuse : j'y trouve plein d'hyperliens très intéressants... mais qui font que je m'informe peut-être un peu plus que je produis au bout du compte. Mais ça, c'est peut-être mon problème plus que celui de Twitter... ;-)

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  6. Très intéressant comme article (j'allais dire "tranche de vie", mais sans aucun sens péjoratif, bien sûr).

    Et je suis d'accord avec Johanne... ca peut donner l'impression d'être hyper informé alors qu'on procrastine ou qu'on se met en retard sur d'autres trucs, si on ne fait pas attention.

    Oh et ca me fait penser... je serai probablement au Yulbiz le 22. Peut-être s'y croisera-t-on?

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  7. En lisant ce billet, il m'est revenu en mémoire cette connaissance à moi qui disait, il y a quinze ans, que « Internet, ça isole ». Et bien plus récemment, j'ai lu un texte parlant de la solitude des jeunes adultes et l'attribuant à Internet. Franchement, les bras m'en tombent. Comment un système dont l'essence même est la création de liens pourrait-il être source d'isolement ?

    À la base, il faut se rappeler, selon moi, que ce n'est pas l'outil qui crée ni l'oeuvre ni l'artiste. C'est l'artiste qui utilise l'outil. Si tu es essentiellement solitaire, si ton adaptation sociale laisse à désirer, cela se reflétera dans ton utilisation d'Internet. Si tu as, parfois, tendance à la procrastination, tu t'oublieras dans Internet si c'est ton truc, mais tu t'oublierais tout autant dans les recettes de Jehane Benoît (ayoye !), si c'était ça, ton truc. Mais ce ne sera pas Internet qui aura causé ta solitude ni ta perte de temps. Une personne sociable, au contraire, utilisera au maximum le potentiel d'Internet. Et ÇA, c'est Internet. Qui me permet, par exemple, d'échanger avec un traducteur de Namibie, dans l'instantanéité. Et qui te permet d'échanger, toi pur inconnu (bon, ça va, je retire la remarque gratuite sur ta pureté -- eh eh), avec 2000 personnes.

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  8. Je partage la même vision décrite dans ton billet.

    Dans le fond, on fait des rencontres virtuelles en échangeant et en découvrant plusieurs sujets. Ensuite, on peut y rencontrer des personnes intéressantes, comme toi, que j'ai rencontré lors d'un TweetUp amical.

    Par ailleurs, j'ai découvert le meilleur café que je n'avais jamais goûté avant lui : CaféVrac -> http://twitter.com/cafevrac

    Depuis cette découverte, je commande toujours mon café auprès de ce torréfacteur fort sympathique que j'ai également rencontré en personne lors des TweetUps à Trois-Rivières et à Québec.

    En terminant, j'adore les réseaux sociaux et je trouve qu'ils sont loin d'être des sources d'isolement. Pour ma part, sans eux, je n'aurais pas eu la chance de rencontrer autant de personnes attachantes.


    http://twitter.com/CJ1971

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