lundi 17 septembre 2012

Le respect


Peu importe ce qu'en pensent ses détracteurs, peu importe le piètre rendement de l'équipe depuis plusieurs années, peu importe que vous aimiez le hockey ou pas, un fait demeure: le Club de hockey Canadien représente une portion importante de l'ADN de la LNH. Une portion constituée d'histoire, de héros, de victoires. C'est l'une des équipe fondatrice de la ligue. C'est la plus vieille équipe de hockey au monde toujours en activité. C'est l'organisation la plus titrée du hockey professionnel avec 24 Coupes Stanley. Et fait qu'on ne pourra jamais nier, c'est une entreprise dont les clients sont parmi les plus fervents partisans tous sports confondus. Des partisans majoritairement francophones. Une bande constituée de toutes les strates de la société québécoise, des prolétaires gérants d'estrade avides de lignes ouvertes aux professionnels qui dégustent leurs grands bordeaux dans une loge. Beaucoup d'hommes, mais plus de femmes qu'on ne pourrait l'imaginer. Des gens qui ont, par le passé, systématiquement appuyé les propriétaires d'équipes lors des conflits de travail, car ça représentaient une occasion inouïe de casser du sucre sur le dos des millionnaires du sport, des grands bébés gâtés, souvent bien au-delà de la logique élémentaire et du raisonnement. Voyez-vous, au Québec, nous sommes passionnés, mais avant toute chose, nous sommes jaloux du succès des autres. Et je tiens à revenir sur un fait: nous parlons français.

Et là, samedi soir dernier à minuit, un nouveau conflit de travail a été confirmé. Lockout. Les propriétaires ont décidé de verrouiller leurs entreprises tant que le conflit ne sera pas réglé plutôt que de négocier en laissant les affaires rouler. Les machines de relations publiques des deux côtés, joueurs comme propriétaires, se sont emballées et tentent de s'accaparer la sympathie des partisans. L'association des joueurs diffuse présentement un film sur youtube qui tend à démontrer la bonne foi des joueurs et leur désir de jouer dans un cadre juste. Pas une mauvaise idée.

Selon moi, les joueurs ont raison et les propriétaires errent dans leurs propres contradictions, menés par un nabot pour qui le mépris des partisans n'a d'égal que son désir de gagner, coûte que coûte, une guerre qu'il a lui-même déclenchée pour se prouver la valeur de sa petite existence. Mais là n'est pas la question.

La vraie question, c'est celle du respect. Et là, l'amateur francophone est tout simplement ignoré par les deux parties en cause. L'Association des joueurs n'a même pas cru bon de produire une version française de sa vidéo, ce qui constitue selon moi un affront important à l'égard des partisans des Canadiens. Les joueurs n'ont pas été capable d'attendre 3 jours avant de signer de lucratifs contrats à l'étranger, c'est au plus fort la poche. Pour ce qui est des propriétaires, c'est simple, ils constituent la pire bande d'incompétents et de parvenus de toute l'économie américaine. Des crétins qui ne savent pas respecter les propres règles qu'ils s'imposent et qui font en bout de ligne subir leurs conneries aux simples employés et contractuels du hockey qui oeuvrent au salaire minimum ou pas très loin, en les empêchant de gagner leur vie. Car ceux qui payent le vrai prix de ce lockout, ce ne sont pas les joueurs, ce sont les employés des clubs et les partisans. Une marque qui ne respecte pas son public est une marque moribonde. Qu'on ne vienne pas se plaindre de l'étiolement du sport à long terme. Il y a toujours un prix à payer pour le mépris, et là je ne parle pas de la bière de merde qu'on nous vend 9$ entre les périodes...

1 commentaire:

  1. Ces énormes corporations multimilliardaires semblent souvent oublier que sans les partisans, il n'y aurait pas de profit.

    Gary Bettman est à l'image de son homologue de la F1, un ignoble personnage. Il s'entête à maintenir des équipes de hockey déficitaires dans des marchés où le baseball et le football règnent en maîtres, afin d'attirer les contrats de télévision.

    Les propriétaires ne sont guère mieux. Gary Bettman, qui les représente, demande de plafonner les contrats à 5 ans. Or, les propriétaires n'en ont rien à cirer. Ils se dépêchent d'accorder des contrats à long terme, en faisant fi des demandes de leur propre émissaire.

    On voit qu'une entreprise aussi grosse que la LNH est dirigée par une bande de bienheureux qui ne savent regarder plus loin que leurs propres états de compte, sans tenir compte de ceux sans qui il n'y aurait pas de sport professionnel.

    Quant aux joueurs, ils ne me font pas pleurer non plus. Qu'ils jouent ici ou en Europe pendant la durée du conflit, ils continueront de vivre grassement.

    Ultimement, les véritables perdants sont les partisans, considérés comme des fourmis par une organisation méprisante qui ne manque aucune occasion de transformer un sport en un guichet automatique sans limite.

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