dimanche 27 mars 2011

Irréversible? Jamais.



Rien n'est irréversible, à part peut-être les maladies graves, la mort, les impôts et une certaine forme de connerie avec un grand «C». Certaines marques, qui étaient moribondes hier, ne le sont plus, Old Spice par exemple, tandis que d'autres, comme Gap, qui surfaient à l'avant-garde, semblent désormais dépassées. Certaines personnes dégringolent pendant que d'autres les remplacent au sommet. C'est la vie. Mais à la base de toute dynamique, quelle qu'elle soit, il y a deux choses: les idées et l'énergie pour les réaliser. Cette énergie, c'est l'intelligence de la planification et la candeur de l'action concertée. Kadhafi tombera, comme Moubarak et Ben Ali et avant lui, mais sans action, sans courage, les idées ne valent pas grand chose et elle meurent, rapidement oubliées. L'idée du progrès, des droits humains, de l'avancement, requiert une bonne dose de lucidité dans cet univers où tout semble si futile. Le problème, c'est que la ferveur est trop souvent associée à de l'idéalisme candide dans notre société du confort trop souvent inutile. Ce cynisme généralisé, cet éteignoir du réel changement, mine notre évolution. C'est ce qu'Amnistie internationale tente de contrer à sa façon, une signature à la fois. Et sa publicité est très efficace.


Le traitement à reculons de cette magnifique publicité montrée en introduction, produite par l'agence La Chose à Paris, c'est le concept. C'est à la fois le message, le bénéfice et les dommages qu'entraînent l'inaction. Les droits humains sont illustrés, oui, bien évidemment. La liberté de presse, les libertés individuelles comme celles des Roms en France, la torture, les exécutions arbitraires, mais au-delà de tout ça, c'est l'action qui prime comme un antidote à la noirceur. Quand je constate le courage manifesté par les femmes et les hommes au coeur de ces révolutions arabes, au coeur d'environnements qui tuaient les libertés dans l'oeuf, je me demande bien humblement si nous ne sommes pas réellement plus dans le noir qu'eux, à constamment chialer contre nos gouvernements tout en ridiculisant notre droit de vote par des taux de participation en décroissance. En laissant trop d'espace aux démarcheurs, en concédant à de stupides petites personnes véhiculant une morale rétrograde le pouvoir d'un pays qui se voulait l'une des plus grandes références en matière de démocratie et de droits humains. Cette publicité a provoqué chez moi de la honte et c'est très bien ainsi. C'est parfois ça le rôle de la publicité, de tenter de nous secouer les puces.


Manifestez, communiquez vos idées, démarrez des mouvements, des entreprises, les cyniques pourront bien rire dans leur barbe à vous regarder aller, mais vous changerez néanmoins le monde à votre façon, pendant qu'eux mourront finalement d'envie d'avoir eu votre courage et votre énergie. Vous pouvez débuter en visitant le site d'Amnistie Internationale et en allant voter de manière éclairée lors des prochaines élections fédérales le 2 mai prochain.

1 commentaire:

  1. J'ai envie de polémiquer.

    Parce que les 50 ans d'Amnistie internationale, je connais. Je connais bien même : j'ai eu à faire la campagne de la section québécoise de l'organisme pour un cours de publicité avec Richard Leclerc.

    Et voici l'article qui explique ce qui s'est passé dans ce cours. Lisez aussi les commentaires, très instructifs...

    http://commediamag.com/elements-de-publicite-automne-10/

    PS : d'ailleurs c'est drôle parce qu'au Québec ils ont décidés de prendre à rebours toutes les précédentes campagnes très dramatiques pour mettre en avant la "célébration" des victoires qu'on a déjà eu en 50 ans.

    Voici même l'évènement Facebook : http://www.facebook.com/event.php?eid=117705714968128

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